Archives socialistes

Fondation Jean Jaurès

  • Archive papier
    27/01/1913
    27/01/1913
    Allemagne
    Jules Guesde
  • Fin d’une lettre à Guesde du 27 janvier 1913, retrouvée tronquée à l'IISG d'Amsterdam et publiée incomplète par Georges Haupt dans l’édition Maspero de 1976.

    [Fragment conservé à Amsterdam :]
    Berlin Südende, Lindenstr. 2.
    27.I 13.
    Cher camarade,
    Excusez, s’il vous plaît, le retard dans ma réponse, mais j’ai dû chercher des renseignements absolument exacts pour vous servir.
    Or, formellement et d’après la loi tous les employés des chemins de Fer jouissent des mêmes libertés d’association que ceux de l’industrie privée. Il n’y a point de législation spéciale concernant cette catégorie des employés.
    Mais – en pratique les employés des chemins de Fer sont complètement privés du droit d’association et de grève, et cela parce que le gouvernement s’arroge le droit d’interpréter la loi, comme non-existant pour les employés en vue de « l’intérêt public », « sûreté publique », « raison d’état ». Il y a donc une lutte continue entre la socialdémocratie dans les parlements et le gouvernement sur cette matière. Je vous envoie le Journal officiel avec la discussion récente qui a eu lieu dans le Reichstag le 10 décembre 1912 ; la position du gouvernement y est représentée par le ministre Delbrück , la nôtre par le député Bauer , un membre de la Commission générale des syndicats.
    Remarquez, du reste, que les chemins de Fer ne sont pas, en Allemagne, soumis à l’autorité de l’Empire, mais ils sont soumis aux états particuliers : la Prusse, Bavière, etc. Ce qui facilite à la réaction prussienne de tenir la main sur les employés. La socialdémocratie dans sa majorité s’est toujours prononcée pour le monopole de l’Empire sur les chemins de Fer. La dernière résolution a été acceptée au congrès de Mayence 1900 , où il y a eu une discussion assez vive entre l’aile droite et gauche du Parti. Si vous voulez, je vous enverrai volontiers le Compte rendu du congrès de Mayence, ou, plutôt, je le fais en tout cas. Je suppose que vous trouverez un traducteur, sinon renvoyez-moi les documents, je les traduirai volontiers. Depuis l’échec de Vollmar à Mayence, les révisionnistes n’ont plus essayé de défendre
    [Le fragment s’arrête ici, en plein milieu d’une phrase]

    [Le fragment conservé par la Fondation Jean-Jaurès à Paris, apporte la suite et fin de cette lettre] :
    la politique particulariste.
    Quant à la pratique, en Prusse il n’y a que des unions des employés de l’état tolérées par le gouvernement et serviles. En Bavière et en Badénie [sic ] il y a des syndicats qui ont prétendu d’être libre, mais récemment ils ont souscrit l’engagement de renoncer en toute forme au droit de grève, – une illustration nouvelle de l’illustre « liberté du sud de l’Allemagne ».
    En somme : il n’y a point de syndicat des employés de chemins de Fer, l’accès y est fort difficile. Mais nous ne doutons point qu’en cas de grandes secousses politiques toute cette couche des exploités se dressera tout d’un coup et prendra son droit d’association énergiquement.
    Bien à vous et toujours prête à vous servir fraternellement
    Rosa Luxemburg
    papier
    Fondation Jean-Jaurès, 12 cité Malesherbes, 75009 Paris
    26FP_08_112 et 26FP_08_113
  • Voir la note de Julien Chuzeville : https://www.jean-jaures.org/publication/rosa-luxemburg-lettres-inedites/
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